Pourquoi je touche mes modèles

Préambule

Il semble qu'il y ait ici un gros malentendu : cette page explique pourquoi il m'arrive de le faire avec des modèles qui comprennent la démarche. Cela ne veut dire en aucun cas que je le fais avec tous mes modèles. Ma page projet est claire : cette pratique est à une des extrémités de mon spectre de travail, l'autre extrémité est beaucoup plus « conventionelle ».

C’est une longue histoire.

Quand j’ai commencé à faire de la photo, je me suis rendu compte que la relation photographe / modèle est bien souvent un tissu d’hypocrisies autour de la légende : je fais des photos pour magnifier la beauté de la femme, et je pose comme un pur esprit, un ange sans sexe. Bien sûr les photos réalisées sont en général sexy, les filles des jolies filles aux formes appétissantes, qui se cambrent bien en poses aguicheuses. La séparation mythique entre le photographe et le modèle est matérialisée par le plan film, frontière infranchissable, ce qui permet de sauver les apparences. La première raison qui m’a poussé à toucher le modèle et de rompre ce tabou d’hypocrisie et d’expliciter clairement le désir entre le photographe et le modèle.

La rupture du tabou est intéressante en soi, faire voler les conventions en éclats, pousser les choses plus loin, ne pas rester dans un confort petit bourgeois, tenter une autre expérience.

L’explicitation du désir, sortir d’un monde aseptisé, se frotter à la chair, au corps : le désir n’est pas une expérience désincarnée, l’érotisme n’est pas une idée, c’est un vécu, une réalité.

De ce point de départ, point de rupture et point de contact, plusieurs choses justifient la continuité de cette pratique.

  • montrer que le photographe est là, réellement, c’est la production d’une image pour briser le rêve d’une image qui se serait faite par magie, une image dont un des acteurs est absent.
  • créer une expérience vraie. Sortir d’un monde de spectacle, de l’artificiel, du faux. De la dualité entre l’artiste et le gogo qui regarde. Mes photos ne sont pas une construction, elles sont le témoignage d’une sorte de performance, elles sont plus un reportage, une auto-fiction, que la création d’un univers imaginaire.
  • parce que ce sont les photos que je veux faire et qu’elles correspondenet à ce que je suis, à ce que je veux montrer et que je ne vois pas pourquoi la morale étroite d’un quelconque spectateur choqué devrait m’empêcher de faire quoi que ce soit, tant que c’est réalisé entre adultes consentants.
  • parce que je veux être honnête par rapport à mes désirs, à mes envies, à ce que je veux vivre en tant qu’artiste photographe.
  • parce que le monde artistique est aussi un lieu où sortir de l’habituel, du monde contraint, un lieu où explorer la face non sociale de notre existence, un monde où chasser ses fantômes, où libérer ses monstres.

Vous pensez que je fais des photos pour me donner un prétexte pour tripoter des filles ?

  • vous croyez sincèrement que toutes les présentations que j’ai construites sur mon site, qui m’ont demandé des jours de travail, c’est juste pour justifier un tripotage ?
  • vous croyez que je me fais suer à trouver des modèles, à construire des présentations, alors que me payer une escort me coûterait moins cher, me demanderait moins de recherche et me donnerait plus de plaisir.
  • par contre cela me permet de faire des rencontres exceptionnelles, tant par la qualité des gens qui comprennent mon travail et collaborent avec moi, que par l'intensité de ces moments photographiques uniques, forts, à fleur de peau

Vous pensez que je suis un gros pervers ?

  • oui je suis un peu gros. Pervers ? Oui si vous pensez qu’un pervers est quelqu’un qui aime le sexe, ses diverses formes et le dit franchement. Si par contre vous avez une notion de ce qu’est réellement un pervers, je ne le suis pas.

Vous pensez que je suis un obsédé sexuel ?

  • c’est bien possible et c’est précisément ça que je cherche à mettre en image.